Comment garder son calme en toutes circonstances ?

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Difficile parfois de ne pas céder à la colère ou la peur. Comment ne pas se laisser déborder par ses émotions au point de perdre son calme ? Nos conseils pratiques. 

S'il n'est pas question de gommer toutes nos émotions, il peut être néanmoins profitable de savoir les surmonter pour ne pas les subir. Getty Images/Hemera/Thinkstock

S’il n’est pas question de gommer toutes nos émotions, il peut être néanmoins profitable de savoir les surmonter pour ne pas les subir.
Getty Images/Hemera/Thinkstock

Le coeur qui s’emballe, les mains qui se crispent, la voix qui tremble, le ton qui parfois monte et les pensées qui nous jouent des tours… Autant de symptômes qui annoncent une perte de calme. Si certains parviennent à maitriser la colère, la peur ou la tristesse, principales pourvoyeuses de ces manifestations de stress, beaucoup d’entre nous, hélas, se laissent souvent déborder. Cela peut-être à cause d’un entretien d’embauche imminent, une prise de parole en public, une altercation avec son conjoint, un ami ou son boss…

S’il n’est pas question de gommer toutes nos émotions, il peut être bon néanmoins de savoir les surmonter pour ne pas les subir. Comment garder son calme en toutes circonstances -ou presque? Comment désamorcer le stress et ses symptômes? Voici quelques réponses, avec l’aide d’Hervé Magnin, psychologue et auteur de Surmonter vos peurs aux éditions Jouvence.

Identifier les signes physiques de la perte du calme

“Au préalable, il peut être bon de savoir reconnaître le calme et ses contraires, pose Hervé Magnin. En effet, certaines personnes peuvent affirmer en toute bonne foi et d’un ton qui pourrait faire penser l’inverse – en criant par exemple- qu’ils sont très détendus.” Autrement dit, le calme est une notion assez subjective pour certains et c’est peut-être là où commencent les problèmes. En effet, comment le garder si l’on est convaincu de ne pas l’avoir perdu ?

Pourtant, certains symptômes assez objectifs et physiologiques parlent d’eux mêmes. Hervé Magnin cite les muscles détendus, le coeur qui bat à un rythme plutôt lent et régulier, la température du corps qui ne s’échauffe pas -inversement dans le cadre de la tristesse ou de la peur-, pas de sensation de froid ou de tremblements, le ton de la voix, la respiration, profonde et régulière elle aussi. “Lorsqu’on cherche à savoir si on est vraiment calme, il peut être bon d’observer ces signes, de prendre son pouls par exemple, pour vérifier l’état dans lequel on se trouve”.

Observer ses pensées

Il faut surtout, poursuit-il, observer nos pensées. “Lorsqu’on est en proie à des émotions comme la peur, la colère ou la tristesse, notre cerveau passe en mode “limbique”, ou, pour le dire plus simplement, en mode automatique. Celui-ci fonctionne alors de telle manière que l’on se met à penser bêtement.” Six critères définissent ce mode de pensée automatique, nous signalant que nous avons perdu de notre calme: “la rigidité de la pensée, l’irrationalité, la grégarité, la peur de la nouveauté, la binarité de la pensée (tout est noir ou blanc) et la sensation d’évidence, de certitude.”

Un exemple: lorsque l’on s’apprête à passer ce fameux entretien d’embauche et que l’on est paniqué, on se met soudain à être convaincu que l’on va se planter, parce qu’on est nul(le), on a peur de cette personne qui va nous recevoir et qu’on ne connait pas, on se met à redouter de tomber dans les pommes ou de bégayer, etc. Autant d’idées irrationnelles, de certitudes dont on n’arrive pas à se défaire et de peur de l’inconnu.

“Le simple fait de parvenir à identifier ces pensées, à réaliser qu’elles sont le fruit d’une émotion qui prend le pas sur notre intelligence, permet en général de changer cet état émotionnel”, assure Hervé Magnin. “Les choses ne sont que l’idée qu’on s’en fait”, se répète ainsi Sophie depuis toujours, trouvant dans ces mots un moyen de se rappeler qu’il y a ainsi un pas entre la réalité et le ressenti à un instant précis.

Tenir un journal de bord de ses émotions pour prendre du recul

Travailler sur ses pensées est donc pour le psychologue l’étape la plus essentielle pour retrouver son calme. L’idée, explique-t-il, n’est pas de chasser les émotions, mais bien de les observer en prenant du recul, en les regardant comme si elles étaient extérieures à soi, être tout simplement conscient de ce qu’on ressent est la seule façon de ne pas le subir. “Tenir un journal de bord de nos émotions peut être une excellente façon également de les analyser et de voir en quoi nos pensées sont vraiment les nôtres ou le produit de notre colère, voire une émanation de celles de nos parents ou de la société.

Ecrire permet de mettre à l’extérieur de soi ce qui était à l’intérieur sans qu’on arrive à s’en débarrasser”. Une technique qui vaut bien sûr plus pour le long terme que dans l’instant présent de la “crise”, mais qui peut néanmoins être utilisée sur le vif. Coucher sur le papier en quelques mots et donc quelques secondes ce que l’on ressent peut nous éviter de le hurler au téléphone sur notre chef qui nous a mis en colère ou sur notre enfant qui nous a désobéi.

S’arrêter, ralentir la course du temps

“S’arrêter” est indispensable lorsqu’on n’arrive pas à garder son calme, indique également Hervé Magnin. “Se dire que ça va trop vite, ralentir la course du temps, pour laisser la possibilité à notre cerveau de quitter ce mode automatique et se remettre à penser intelligemment”. Une technique à laquelle Lou, 14 ans, a recours lors de ses contrôles. “Je suis plutôt bonne élève mais j’ai eu lors de mon premier brevet blanc un énorme… blanc justement! Depuis, à chaque contrôle, j’ai l’impression au moment de commencer, que je ne sais plus rien, que je n’ai rien révisé, que je ne vais pas être capable d’écrire un mot. Dans ces moments là, je pose mon crayon et je m’arrête de penser au contrôle, je m’autorise à rêvasser. Cela ne dure que quelques secondes mais bizarrement ensuite, c’est comme si tout ce que je pensais avoir oublié revient dans ma tête et je peux commencer!” Laura, pour sa part, explique que dans les situations de stress elle s’interrompt et repense à un moment qui l’a rendue “très heureuse”, ou “un lieu calme où elle aime “se réfugier”.

Tester la méditation, sophrologie, pleine conscience…

D’une manière générale, tout ce qui permet d’inverser la vapeur de cette mécanique infernale de la perte de nos moyens est bon à prendre. “Les techniques de méditation, de relaxation ou de pleine conscience sont en général de bons moyens de reprendre la main sur les émotions qui nous déstabilisent”, résume le psychologue. Claire par exemple, se sert d’un exercice appris en séance d’hypnose: “fermer les yeux, ressentir où est le stress (ou la colère ou autre dans le corps, pour moi c’est généralement une boule au ventre) et faire sortir le tout par les pieds, un peu comme du sable qui s’écoule.” Aline, elle, s’efforce de reprendre une respiration plus profonde en se répétant: “j’inspire le calme, j’expire le stress”.

Autre méthode, apprise par Sandra en sophrologie, celle du “signe-signal”: “En gros et en résumé, au cours d’une séance, au coeur de la relaxation, on définit un geste simple (par exemple, serrer son pouce dans son poing) qu’on associe à un moment de pure détente. Dans les situations de stress, il suffit de refaire ce geste et le cerveau le relie alors au moment de détente“. Emmanuelle Lacroix, psychologue, recommande l’appli “Respirelax”, qui propose notamment des exercices de respiration.

Déguster un carré de chocolat

Tandis que Nathalie a découvert récemment les gouttes “Rescue” de Fleurs de Bach et assure que “ça fonctionne” quand à son bureau elle sent l’envie de crier, Sophie ne jure que par les huiles essentielles -particulièrement celles de lavande et de camomille- et… le chocolat. En effet, plusieurs des personnes interrogées pour cet article rappellent que “manger a des vertus calmantes”. Le nutritionniste Jean-Philippe Zermati le confirme, “la nourriture peut aussi avoir une fonction d’apaisement. Le tout est alors de s’accorder une pause dégustationen pleine conscience“. Moins radical qu’un anxiolytique et sans conséquence en terme de poids si l’on ne descend pas toute la tablette évidemment!

Se mettre au sport, au chant ou au coloriage pour déjouer le stress

Faire du sport régulièrement, courir, chanter quand l’angoisse arrive comme le conseille Edith, (une façon de forcer son cerveau à se concentrer sur autre chose) sont autant d’actiivtés pour déjouer le stress. De même que colorier est “une forme, pour Nathalie Renault, art-thérapeute, “de méditation, de retour sur soi” qui demande de “se concentrer sur le dessin, le choix des couleurs…” et permet ainsi d’être dans “l’ici et maintenant, dans une sorte de pleine conscience, en laissant les pensées aller et venir sans se laisser envahir par elles”, résume-t-elle.

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